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When the night gets darker. (Beau&Montague)

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Montague Rochas
la nuit je mens, à Paris je me fonds

MESSAGES : 92
DATE D'INSCRIPTION : 09/10/2015
Localisation : PARIS ET SES ENVIRONS.

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MessageSujet: When the night gets darker. (Beau&Montague)   When the night gets darker. (Beau&Montague) EmptyMer 18 Nov - 18:39

When the night gets darker
the fear gets stronger
Beau ✧ Montague
La plupart des étudiants somnolait devant leurs ordinateurs portables tandis que Montague, debout, allait et venait sans cesse dans la salle, tel un fauve en cage. En réalité, il ne supportait pas de rester immobile, il fallait qu'il se déplace constamment, pour noter des choses, donner un semblant de dynamisme au cours. Il était vrai que les exploits d'Attila et des Huns ne passionnaient pas l'ensemble des étudiants présents – une trentaine, sur les quelques cent-vingt personne qui devaient assister à son cours. Rochas savait déjà que la moitié de ses effectifs se verrait amputée au retour des vacances de Noël. Il continuerait avec les plus motivés, comme toujours. Au diable les autres.
Il abordait la religion des Huns quand un étudiant bâilla. Montague s'interrompit, faisant de suite savoir au concerné qu'il n'appréciait clairement pas le geste, surtout que le garçon n'avait même pas pris la peine de mettre sa main devant sa bouche. Le jeune rougit immédiatement de la tête aux pieds, baissant les yeux et bredouillant des excuses, intimidé. Montague reprit le cours sans perdre plus de temps. Il lui restait cinq minutes. La nuit était tombée depuis plus d'une heure et demie, Paris s'était vue enveloppée par les ténèbres. Montague était le seul à s'en accommoder, sa vision nocturne le guidant quoi qu'il advienne. Il était cependant particulièrement à cran, ce soir-là. Tandis qu'il écrivait sur le tableau blanc le nom des auteurs qui avaient écrit des ouvrages sur les Huns, il eut un regard pour le fond de la classe, où un sinistre individu se trouvait, au dernier rang, dans la pénombre. Montague avait déjà remarqué les allers et venues de cet homme à ses cours, dans les couloirs aussi, à sa suite, mais n'avait jamais relevé. Sans doute un curieux, désireux de compléter ses connaissances. Qu'à cela ne tienne, Rochas avait horreur de jouer les policiers pendant ses cours. Mais il y avait quelque chose dans l'attitude de cet homme qui le mettait à fleur de peau, qui réveillait en la bête en lui. Montague n'était pas idiot, et encore moins aveugle. Ce teint blafard, cette peau de nacre. L'étrange individu ressemblait en tous points à une de ces poupées en porcelaine qui vous fixent de leurs grands yeux inanimés. Mais les yeux de cet homme-là étaient eux bien animés, et Montague savait qu'ils ne rataient pas un seul des gestes qu'il faisait. Étrange spécimen que voilà. Des étudiants qui commençaient à ranger leurs affaires attirèrent l'attention de Montague qui jeta alors un coup d’œil à sa montre. Vingt heures et six minutes. L'heure était terminée. Il libéra les étudiants d'un petit geste de la tête, conciliant, bien conscient que la dernière heure de la journée, surtout aussi tard, était la pire. Les jeunes s'éparpillèrent dans la pièce dans un parfait désordre, puis il ne resta plus que Rochas et l'étrange individu. Montague, qui rangeait ses velledas dans sa sacoche, déclara en lançant un regard perçant à l'autre, au fond : « Intéressante cette culture, n'est-ce pas ? » Les gestes précis, répétés des années et des années, dispensaient Montague de toute concentration. Ainsi il pouvait être plus attentif aux réactions de l'autre personne. Puis, changeant de sujet, il ajouta : « La plupart des gens a peur du noir. Donner des cours aussi tard ne me dérange pas. C'est aussi votre cas. Je me trompe ? »  Un sourire pour accompagner le tout, mais plus que jamais, Rochas demeurait sur ses gardes.
© Starseed
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Beau Caligari
la nuit je mens, à Paris je me fonds

MESSAGES : 25
DATE D'INSCRIPTION : 07/11/2015

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MessageSujet: Re: When the night gets darker. (Beau&Montague)   When the night gets darker. (Beau&Montague) EmptySam 21 Nov - 14:35




Les premiers rayons de nuit marquent la parade de l’armée des morts, peuplade insolite, les maîtres du noir, gisants au matin, conquérants le soir. L’ombre se fraye un chemin parmi les étudiants noctambules au visage las. Il en étudie les coutumes barbares. Ils n’écoutent plus le cours du professeur Rochas, vont sur facebook, s’attardent sur des jeux infantilisants. Beau brasse l’amphithéâtre ridiculement vide d’un regard méprisant. Une culture qui part en fumée. Même la Sorbonne a perdu ses lettres de noblesse. Marquée par Sartre et tous ces écrivains, philosophes, historiens…même eux ont disparu des esprits. Le cerveau juvénile et délétère, voilà l’espoir de l’humanité ? Le passeur de savoirs s’esquinte à les rendre moins moutonniers et ils n’en veulent même pas. Ils ne veulent pas de ce pouvoir, le pouvoir des mots, la jouvence de la connaissance. Au dernier rang, le docteur observe la gestuelle du change-peau. Il n’est pas le premier qu’il croise par hasard, sur le chemin de ses virées nocturnes. Caligari s’intéresse de près à ces créatures, fasciné par leur don. Son delirium génétique pourrait isoler ce gène, en comprendre les sources – à moins qu’elles ne soient divines ?

L’heure s’écoule, la lenteur de ces jeunes amorphes éternise son ennui. Heureusement que le professeur ne perd pas patience et continue, impassible, à faire face à l’ânerie publique n°1. La fin du cours est entamée, le sieur à la peau d’albâtre ébauche un rictus satisfait alors que le professeur s’adresse finalement à lui après des semaines à le suivre après les cours. Il disparaissait lorsque Rochas se retournait. Sorte de silhouette empreinte de mystères insondables, il calquait son rythme sur celui de son interlocuteur passionné par les Huns. « Je préférais l’ancien temps. » Les syllabes sont détachées, la voix porte les accents d’un latiniste exercé. Regard sournois sous son chapeau en feutre. Tout dans la posture et les vêtements de Beau montre son appartenance à une ère révolue. Petite courbette révérencieuse. « Vous n’êtes pas dupe de ma nature, mais vous ignorez l’objet de ma visite, Monsieur Rochas. » Il laisse encore planer une énigme, un jeu auquel il excelle tout particulièrement. « Mais laissez-moi…hum…assouvir votre curiosité. » D’un mouvement leste et d’une rapidité hors du commun, il se déplace jusqu’au professeur. « Docteur Beau Caligari. » Il tient plus que tout à ce titre de « docteur » qui veut dire tout et rien à la fois. C’est désuet mais ça plaît à son ego. « Après vous. »

Cette fois il n’est plus dans son sillage mais il mène la marche d’un bon pas. « En réalité, c’est vous qui pourriez m’être utile pour mes recherches. J’étudie les change-peaux avec assiduité, j’aurais donc besoin d’un chromosome. Oh j’aurais pu m’introduire chez vous, prendre ce dont j’ai besoin et repartir, mais je tenais à m’entretenir avec vous, professeur. Je veux voir. » Voir une métamorphose, voir…l’animal. La proposition d’être une sorte de cobaye n’intéresse personne, mais peut-être que Beau pourrait aider d’une quelconque façon. Exercer du contrôle par exemple ? « Domptez-vous la bête ? » Dans un carnet imaginaire, il compte noter toutes les remarques utiles. Pourquoi Montague Rochas ? Pourquoi lui et pas un autre ? « Du vin de glace vous attend devant votre porte. » Le raisin est récolté à la toute première gelée. Un des vins les plus rares et chers. Le sang froid n’a pas l’espoir qu’il accepte aussi facilement, cela serait insensé et ne correspondrait pas au caractère du personnage. Cela dit, il escompte une discussion dans les règles de l’art.


(C) AMIANTE
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