Ciel Brouilléla nuit je mens, à Paris je me fonds | Sujet: V. FAUCHEUR Mer 7 Oct - 14:04 | |
| Les anges de la mort Faucheurs, médiums, humain à moitié, l’autre s’ouvre à la spiritualité, à l’au-delà. De quelques partisans les appelant des saints également, la réalité se dévoile, ce sont des anges mortuaires, ceux qui emmènent les âmes vers l’inconnu, au trépas qu’ils cueillent. Leur existence coule depuis la création des hommes.
Ils appartiennent aux êtres de chairs, mais le passage frôlant la mort leur offre la double vue, les iris alors se délitent, grossissent pour laisser passer les ondes surnaturelles, les éléments que l’on ne comprend pas, qui échappent à toute rationalité. Ils sont capables d’apercevoir les ombres fugitives de l’avenir, de voir l’aura d’autrui, de goûter aux sentiments des autres, ceux qu’ils côtoient. Certains disent qu’ils possèdent une empathie exacerbée, de l’autre côté une compassion limitée. Ce ne sont pourtant pas des robots mais eux, ne ressentent presque plus, la mort déjà fait son œuvre. On ne sait pas pourquoi, certainement parce qu’ils ont vécu la mort imminente, sont revenus du voyage éternel pour se métamorphoser en faucheur.
Pour qu’ils restent mobile, vivant, dynamique il leur faut cependant voler les 21 grammes, 21 grammes qui s’effondrent lorsque la dame noire apaise le gisant, eux se pourlèchent les babines, ils mangent ces quelques ressources, ces maigres repas. C’est une nécessité, un besoin sans cela, ils périssent, le corps s’affaisse, devient amas de chair, amas de cendre, les os s’envolent dans l’éther en suie qui virevolte.
Ils savent le décès proche, une couleur noirâtre envahissent leur prunelle, une odeur répugnante pénètre les narines quand ils s’approchent d’un futur cadavre, libre à eux de l’empêcher ce destin funeste mais beaucoup se résignent au silence, par égoïsme mais surtout par lassitude, on n’arrête pas la mort sans en payer un prix, les forces vitales qui s’accroupissent, la léthargie caressant les veines striées de bleus enténébrés. Les ombres qui cohabitent dans les rues, la lumière qui pourchasse les corps peints des déliés de noirs, des nuances de gris, n’appartiennent pas aux anges pernicieux, les ombres normales ne s’attachent pas aux pieds des monarques.
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DATE D'INSCRIPTION : 09/06/2015