A Modern Myth | Dante Lochlann

un. VOLEUR. Orphelin depuis tout gosse, dans la rue ça a mendié, ça a pleuré, mais jamais ça n’a abandonné. Les passants détournaient les yeux, les tripes au bord des lèvres, personne voulait voir le gosse décharné crevant à leurs pieds. Alors ça s’est levé, ça a arrêté de supplier et ça s’est mis à prendre sans demander.
deux. MONSTRE. Ballykelly c’était devenu trop petit et puis il y faisait trop froid. Sans savoir comment s’y prendre ça a cherché à s’en aller, ça a vagabondé le long des routes. Le danger ça l’a pas vu venir, ça se disait pas que ça pouvait lui arriver. Une nuit que ça dormait tranquillement à la belle étoile, éclairé par la lune qui avait l’air toute gonflée, ça s’est fait mâchouiller par un animal. Une lame toujours en mains quand ça dort, ça a planté la bestiole qui a déguerpi aussi tôt en lui laissant un petit cadeau.  
trois. TRUAND. Dans la grande ville ça a commencé à se faire des amis, le genre d’amis qu’on veut pas comme ennemis. Des gens véritables pas très contents du gouvernement, qui faisaient de vilaines choses à plein de monde pour se faire entendre. Ça a pris goût à la violence, ça a pris goût à la poudre noir qui fait péter les oreilles et plonge les gens dans un sommeil éternel. Comme les français avec le vins, c’est devenu sa passion, les petits objets en métal à la sentence létale.
quatre. USURPATEUR. Les plus grands l’ont aider, façonner, lui ont ordonner, l’ont manipuler avant que ce ne soit lui qui manipule, lui qui ordonne, lui qui soit celui qui façonne. Ça donne des ordres maintenant, c’est devenu un grand, on  le respecte, on l’envie, mais surtout on le craint, c’est pas humain.
cinq. TRAÎTRE. Ça met les voiles, ça regarde pas en arrière, ça a jamais été loyale à un être vivant, à une idée, ni même à son bon plaisir, c’est juste loyale à sa survie sans savoir réellement ce que ça implique. Ça a quitté sa patrie, c’est venu s’installer à Paris. C’est beau, c’est moche, c’est le paradis. Encore ici ça mène sa barque, ça s’étend, ça se répand, comme un empire parfum de rouille.
six. CATIN C’est comme les chiens, ça en a besoin. Ça écume les bars le soir pour trouver de quoi passer le temps, passer ses envies. Ça demande pas de nom, ça s’éternise pas après, ça joue pas les amoureux pour avoir ce qu’il veut, c’est juste l’appel de la braguette.
sept. DROGUE. Ça s’en rend pas bien compte, mais c’est plein d’addictions. Ça fume trop, ça consomme trop, ça fait tout avec excès, ça compte pas les conneries que ça accumule, mais c’est trop bon de savourer à en dégueuler.
huit. SALOP. On a toujours eu la gâchette facile dans son boulot, mais faut dire que ça à tendance à le titiller plus que les autres, même eux ont peurs de ses réactions. Ça quarre des balles même dans le bide de ceux qui sont de son côtés et le pire c’est que ça lui vient comme ça, comme une envie de péter. Des fois ça se souvient même plus de la raison de son geste, mais ça n’éprouve jamais de remords.
neuf. ASSASSIN. Le sang c'est jolie. Ça dégouline, ça éclabousse, ça sent bon et ça lui donne des papillons dans l'estomac. Ça devient un gamin devant un paquet de bonbons, qui attend juste de s'en déchirer le bide, quand le liquide divin coule et coule encore autour de lui, comme la rivière d'un doux nectar où flotterait quelques viscères.
dix. GOUJAT. Les femelles c’est bon pour faire des bébés, mais ça fait tellement chier qu’il a jamais voulu se caser.