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HARMONIE DU SOIR

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Hyacinthe Durer
la nuit je mens, à Paris je me fonds

MESSAGES : 281
DATE D'INSCRIPTION : 05/10/2015

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MessageSujet: HARMONIE DU SOIR   HARMONIE DU SOIR EmptyLun 26 Oct - 9:37



- Rien ne s'oppose à la nuit
Les nébuleuses chantent dans la lueur azurée de la nuit, les lanternes dans les rues de Paris s’ébattent, valsent de leur flamme des pas de danses gracile ; la silhouette semble une de ces dérives timides, ébauches d’une Venus sublime qui s’évapore dans l’éther bleuté de la femme argentine, elle a des mèches d’or l’adolescence fragile, branche divine qui se glisse dans les ombres parfumées des automobiles tristes. Elle parait l’ange dans les fécondités du monde, l’enfant frêle qui observe ses pas, lentement elle suit les lignes d’un trottoir mutin, les quais foisonne d’une onde tendre, la Seine alors jaillit de ses écumes fidèles pour la contemplation d’une rêveuse, sourire songeur sur ses traits d’angélique ; elle porte un tissu déchiré, sur ses seins de lait recouvre la peau tailladée de nombreux accidents évaporés, ses jambes fuselées tremblent de la fraicheur de l’hiver et ses cheveux décorés de flocon cotonneux encadrent le chérubin frissonnant, là, devant le fleuve où coule les souvenirs bruissant d’une fuite incongrue. Les lippes mordues laissent échapper un filet de ce sang futile, sur son menton viennent les larmes pourpres qu’elle goûte, prescience d’un sort connu. L’enfant a partagé son corps, métamorphose d’une fillette fluette dans les neiges sacrées des montagnes ici-bas, loin des champs, loin du bruit, loin des violences, loin des cascades brumeuses des méchancetés, elle a rejoint les fééries, les amusements purs d’une panthère sauvage, ses billes amoureuses, ses agates océans versèrent les pleurs d’une absence, maintenant elle sanglote presque joyeuse le retour au logis d’une présente.

Les rues défilent, solitaire amie qui guide son âme vers le château apollonien qui se dessine à sa vue diaphane, les fenêtres tombeaux des cauchemars, fermées, renferment les lieux riches d’un collectionneur, d’un aimé, d’un apprécié ; Hyacinthe grimpe agilité du félin qui entrouvre la vie d’une patte charmante, timide. Perdue la fée, dans son regard flotte les vertiges de traumatismes, elle ne possède pas de repaire, simplement cette muselière qu’elle tient dans sa main, cette fois, elle a décidé, décidé de garde l’apparence humaine, celle qu’elle exècre, qu’elle déteste, mais utile, mais terrible, celle des amours bannis. Lui préfère la fauve qui s’exaspèrent sous le bureau, dans les coins chauds, sur le lit, dormeuse poupée ronronnant d’un bien être illusoire, l’enfant laisse des demandes sous-jacentes, des confessions inavouées, soumise adorable qui chemine entre les cadavres malhabiles, les charognes putrides dans les couloirs baignés de ce ténébreux carmin donne un air fantomatique aux ruisseaux secs de cette hémoglobine sur les murs antiques de blanc souverain, maintenant ils sont mouchetés de mort, de ce fluide symbolique parant les cloisons d’une tristesse indicible. Elle ne ressent pas de culpabilité la belle réveillée, rien qu’un battement de ce cœur effrayé, anesthésié, renversé ; une pensée égarée dans l’oasis de ses abysses, elle se dirige discrètement dans l’interstice d’un bureau masculin où règnent les livres éparpillés et les sacrements vampiriques. La muselière qu’elle aimerait embraser semble un totem contre les hurlements à venir, la punition qu’elle observe tapie dans les coins fumés d’une colère.

Le compagnon des mirages parait de ces êtres spectraux, un visage macabre entouré de cheveux sel, ses yeux aveuglés, brûlés, offrent le néant d’un désespoir, la perte d’une sage gamine préférant courir les vallées gelées que de soutenir le maître adoré. L’enfant se fixe immobile d’une distance appropriée, un présage fugitif. « Je suis désolée. J’ai voulu partir un peu. » L’éphémère cruauté d’une parole navrée, un goût d’innocence qui ravie les lèvres gercées, parfumées aux zéphyrs sadiques, elle ne se rend pas compte de la peine causée, l’animal quémandant une caresse si tôt penchée au-dessus de lui, ses orbes véhémentes, tendres d’une amante consolée par le touché ivoirien de l’homme pétrifié. « Je ne pensais pas que tu penserais à moi alors je… j’en avais besoin. Et tu ne pouvais pas venir avec moi. » Simple explication adressée tandis qu’elle l’embrasse ses joues comme la pénitente royale, la petite fille agenouillée près de lui, son visage noyé dans les perles cristallines d’une esthétique d’un bonheur retrouvé. Elle sait pourtant que les retrouvailles jetteront des agrumes de souffrances dans quelques instants, un reproche, une remarque, elle sent les représailles de l’avoir quitté, là, chamade son cœur d’une peur inassouvie. Trois semaines d’empreintes laissées sur les icebergs de la solitude.
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Rubens Herschel
la nuit je mens, à Paris je me fonds

MESSAGES : 109
DATE D'INSCRIPTION : 05/10/2015

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MessageSujet: Re: HARMONIE DU SOIR   HARMONIE DU SOIR EmptyMar 27 Oct - 9:05



- Immortality isn’t living forever. That’s not how it feels. Immortality is everyone around you dying -
Paris la sublime, là où versent les vies, ces mortels courant au devant de leur mort. Un monde qu’il n’appréhende toujours pas, au besoin de les saisir, de comprendre ce qui anime leur cœur, fait battre tambour dans leur poitrail. Ils sont différents aujourd’hui, si éloignés de ce qu’il a connu, traversé, des vies étranges, des comportements singuliers qu’il tente de saisir par cette ribambelle qui défile devant lui. Des visages qu’il ne voit pas. Mais des voix, des vies qu’on lui offre, ces confessions qu’ils se plaisent à lui donner, comme si ils se débarrassaient de méfaits. Fascination pour eux. Rubens les écoutes, parle peu, les laisse voguer à leurs pensées emmêlées. Parfois il suggère, chuchote un mot et ça les rassure, les guides vers de nouvelles paroles. Parfois, ce sont eux les curieux, qui demandent pour ses yeux. Eux qu’il chasse ensuite, ne supporte pas les langues fourchues. Ça l’a toujours dérangé les vipères, ces sifflements, ces questions insistantes. Et continu un schéma de vie qu’il a orchestré depuis peu. Se croire mortel, prétendre. Ce n’est plus utile avec la révélation, il pourrait hurler au monde : regardez, je suis un monstre, et après ? La fin. Se révéler aurait un impact terrifiant. Sa condamnation, la crainte et peut-être un grand buché. C’est ce qu’il a entendu ce midi, que des groupuscules souhaitaient le retour des flammes, de ces idioties qui ont condamné des innocentes. Rallumer le feu pour incendier les monstres. Jeter à la fournaise ce qu’on ne comprend pas. Rubens préfère l’obscurité. Le mensonge. C’est plus aisé. Plus de deux milles ans qu’il enfile de nouveaux costumes, de nouveaux visages.

La solitude frappe au mur, s’infiltre dans les couloirs absents de pas. La porte du bureau qu’il pousse, cherche la présence, odeur absente. Le son des griffes martelant le bois. Rien. La maison est inspectée. Chaque étage. Des pièces qu’il connaît, un plan à sa mémoire, il peut courir, tout retourner. Armoire où il défait les tissus et volent les couleurs sur le sol, recouvrent le marbre où se peignait des pétales. Pas ici. Pas là-bas. L’éternel cherche la présence d’un fauve, compagnon de quelques siècles. Disparue l’enfant. Les jours passent. Horloge qui le nargue. La faim taraude. Mais le voilà à chasser, comme avant, à laisser des cadavres dans ses pas. Vision qu’il retrouve pour quelques heures. Rubens cherche encore. La ville entière dans laquelle il se perd. Blondines qu’il croit apercevoir. Seul. La maison devient cimetière de corps enchâssés, eux qu’il a emmené. Eux qui se sont échoués. Rien pour le distraire. Deux semaines s’étirent, puis trois sur un calendrier qu’il jette dans les flammes. Papier déchiré. Elle ne reviendra pas. C’est un fait. Terminé ! Les corps saignent sur le bois, des râles pour quelques uns. Amas de mort. Il marche sur les charognes, rejoint son bureau. Les pages où s’égratignent les doigts.

L’odeur prenante. Soudaine ! Il se relève d’un bond, surpris, étonné, l’anéantissement de ses facultés. Petits pas qu’il entend. Rien ne peut lui échapper. Mouvements de corps. Intrusion. Manuscrit qui manque la chute, rattrapé de peu. Ne pas aller au devant, ne pas la surprendre et abattre le couperet. Colère qui se distille. Bonheur incertain. Rage qui empiète. Tête qui se relève au son d’une porte poussée timidement. Grincement. Instinctivement, il suit, mouvements du corps, tension lorsqu’elle s’approche, se glisse à ses côtés. Petites paroles d’une enfant coupable. Les mots qu’il attend, les excuses. Tension du visage lorsqu’elle effleure. « Tu penses… tu imagines que parce que j’ai plus de deux milles ans, le temps n’existe plus ? Que je peux attendre indéfiniment ? » La possession est repoussée sur ses deux jambes. Deux. Une humaine. Il ait cette apparence, ce faux. L’animal qu’il souhaite plutôt que celle ayant la capacité de s’exprimer. Un leurre. Le bureau qu’il contourne, un doigt toujours posé dessus, un guide. « Tu avais promis, de ne plus partir sans me prévenir. Un mot, c’est tout ce que je demande, une explication » Rubens est à la porte. Prêt à partir, à l’abandonner, lui aussi. Poupée cassée. « Nettoie les corps… après tout… ils sont le résultat de ta fuite »

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